lundi 9 août 2010

Dix


C'est fait. Cent jours après avoir chaussé ma première paire de runnings, j'ai couru mes premiers "10 km".

À 7h, samedi matin, l'air était plutôt frais. Mais j'aime ça, moi, la fraicheur ! Courir tôt est aussi le meilleur moyen d'éviter les regards de voisins curieux : j'aime être discret. Et, soyons francs, l'exposition au grand jour d'un corps aussi magnifiquement sculpté que le mien ne peut qu'attiser les plus viles jalousies.

Je marche, d'abord, de façon à réveiller mes gambettes encore endormies. 5 minutes. Et je démarre tranquillement, sous les quelques dernières nappes de brume qui disparaitront rapidement pour ne laisser, derrière les champs de cultures, qu'un soleil rouge sang. Je me sens plutôt bien. Au deuxième kilomètre, ça se gâte ! Je sens une légère douleur dans l'aine. Au troisième kilomètre, je le sais maintenant, il est là : le point de côté ! Ce sournois compagnon de route m'oblige à ralentir, puis à faire une pause, accroupi aux abords d'un verger perlé de rosée. Quelques minutes de silence suffisent à diffuser la douleur jusqu'à le faire disparaitre. Je reprends ma course, lentement. J'allonge la foulée progressivement en tentant d'éloigner mes pensées de ce point encore douillet.

Un détail saute aux yeux : je suis seul ! À cette heure matinale, la plaine vosgienne ressemble aux plus désertiques des steppes. A courir, à voir défiler ces mornes vallées, à traverser les villages endormis, je me sens étrangement flotter, glisser dans un panorama qui, petit à petit, devient le mien !

Six. Sept. Huit. Mon record est battu. Neuf kilomètres. Et... Dix ! C'est amusant, je franchis ma ligne d'arrivée virtuelle, parcouru par un frisson de bonheur, comme un coureur qui franchirait la ligne d'arrivée de son premier marathon ! Accueilli par un groupe de grands chênes admiratifs et sous les applaudissements du petit ruisseau voisin, je regarde ma montre en savourant ma victoire. J'y suis arrivé.

Je trottine encore un petit kilomètre pour arriver chez moi, mouillé mais heureux.

15 commentaires:

  1. La photo, la photo!
    C'est déplorable cette jalousie des voisins quand même!

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  2. En tous cas, cela augure bien d'une course pour la fin de l'année! C'est un cap (si je puis dire) de passé. Vas-tu continuer à travailler l'endurance, ou la vitesse à présent?

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  3. L'endurance ? La vitesse ? ...bah non, maintenant que j'ai passé un cap (si tu puis dire), j'peux me remettre à la cigarette !!!!!!!!

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  4. Les applaudissements du petit ruisseau.... ça c'est recherché :D :D
    Samedi ? cela devait ressembler aux gouttes de pluie frappant les flaques, non ?

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  5. Non, en fait, c'était il y a 3 semaines, mais je n'ai écrit l'article qu'hier !

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  6. Oui, je te comprends... La cigarette, c'est quand même moins fatiguant!

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  7. Oui, une bonne clope après un tel effort, rien de tel pour se retourner le cerveau! Ou se le remettre à l'endroit, selon...

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  8. Bon, c'est quand les 20 km ? Je vais être sympa... Les 15 km !!! Ou alors, tes jambes ont-elles également pris des vacances (sans toi !) ?

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  9. Sylvie, je sens poindre comme l'ombre d'un soupçon d'ironie, dans ton commentaire......
    Les 20 km, c'est pas pour maintenant ! Mais je vais essayer les 15 km ce week-end ! Rien n'est moins sûr, cependant, parce que 15 km à mon rythme, ça faire 1h30 de course !!!!! On verra. Merci pour tes caustiques encouragements :))

    J'ai par ailleurs reçu une magnifique carte du Pérou. Et pour l'instant, je ne rêve que de courir dans un tel environnement, sauvage et préservé. Merci beaucoup pour ce joli dépaysement.

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  10. AH NON, pas d'accord!! Tu ne vas pas me griller mes 10 km ce week-end, juste pour 5 malheureux de plus?
    Je plaisante, on se raconte lundi... mes dix, tes quinze, nos courbatures!?

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  11. J'attends avec gourmandise le récit futur de tes prochaines courses... officielles bien sûr.

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  12. Merci Jean-Pierre.

    Je suis un peu en période de doute, en ce moment. Je ne sais plus comment progresser. Je stagne un peu. Je n'ose pas encore passer le cap de la course officielle, car je me sais trop lent.
    Mais merci pour tes encouragements.

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  13. On avance en marchant (vieux proverbe je ne sais d'où, mais à valable aussi dans les vosges lol).
    Par contre, douter c'est rester immobile, se figer...et le froid venant, ce n'est plus trop agréable...tu n'as donc plus le choix lol.

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  14. bin alors ?
    J'suis pas coach, mais m'est avis que tu devrais tenter de maintenir tes 10 kilomètres, au gré de ton temps, du temps, de tes humeurs et tes envies, tout cet automne et cet hiver (que certains disent frais voir glacés ! ah bon ? c'est vrai ?); et au printemps quand les jonquilles refleuriront, tu seras tout guilleret à parcourir les bois et les chemins, plein d'élan!
    N'en déplaise à tes voisins repus!
    Allez! on y croit ! on se motive! (comme disait l'autre au bout du rang de vignes!)
    bises

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