jeudi 22 juillet 2010

Regain


Mardi soir. Le ciel, bleu sombre, est traversé par de longues volutes de nuages translucides et nacrées. Le mercure bloque aux alentours des 28 °C.

La journée a été longue et particulièrement éprouvante. Je suis fatigué. Je dine léger. Depuis le milieu d'après-midi, l'idée d'aller courir m'encombre l'esprit. Elle m'encombre, car je sais par expérience que le soir, la fatigue de la journée accumulée, je n'ai plus la force (ou le courage) de rentrer dans mes vêtements de course. Je bois. De l'eau plate, fraiche mais pas glacée. La lumière est particulièrement belle, ce soir. Je sors, pieds nus, sur le gazon fraichement tondu. Mes yeux parcourent le ciel. Il est 20h et les premières étoiles commencent à scintiller.

J'y vais. J'enfile ma tenue de combat, bois encore un petit verre d'eau et me remémore le parcours que j'ai en tête depuis quelques jours. Une boucle de 7 km. De chez moi jusque... chez moi ! Je dois pouvoir le faire en trois quarts d'heure, tranquillement.

Les premières minutes de course sont toujours les plus douloureuses. Les jambes sont lourdes, des douleurs se réveillent dans les jambier antérieur, les cuisses et les lombaires. Avec toujours, dans les premières foulées, cette question récurrente : "Vais-je aller jusqu'au bout ?".

Une dizaine de minutes après, les douleurs cessent. Ma respiration se stabilise et ma foulée se régule. Je suis bien. Je traverse des paysages enluminés par la lumière rasante du soleil. Des vaches circonspectes, des fermes endormies aux murs de chaux éblouissants, c'est magnifique. Un frisson me parcours le corps à la vue de ces spectacles muets. Au fil des champs de blé et des étendues de hautes herbes,
des passages de Pagnol et Giono ressurgissent.

Mes jambes me portent depuis trente minutes. Je sais maintenant que je vais y arriver. La route défile. Deux jeunes buses surgissent d'un fourré. Je ne sais pas qui, d'elles ou moi, a été le plus surpris. Je continue, sous le charme d'une nature qui se dévoile à moi sous un angle toujours nouveau.

J'y suis. Trois quarts d'heure... ça commence à ressembler à quelque chose ! Quarante-cinq minutes sans m'arrêter, sans cracher mes poumons ni ressentir la moindre courbature.

Je vais me rafraichir dans la piscine.

8 commentaires:

  1. Tu as une piscine au retour, veinard!

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  2. Enfin.... Pagnol et Giono.... hum hum!!! ça manquerait de cigale au pays qui a hébergé Hervé Bazin!!!

    ...Le cours de la Saône..."Au fil des champs de blé et des étendues de hautes herbes"
    "Mais revenons à la petite fille des prairies et des bois: elle n'attend pas, elle file, insouciante, tout à sa joie de vivre.
    "Le premier village après Viomènil s'appelle Belrupt: un compliment quand on sait que "rupt" siginifie "rivière". Et puis un autre, avec encore un joli nom: Bonvillet.
    "Là, elle arrête sa marche vers l'ouest et prend le parti d'obliquer. Fine mouche, déjà fine politique, elle sent d'où soufle le vent de l'aventure, et elle modifie sagement sa trajectoire. Un virage à 90 degrés, et c'est Darney"
    ...
    "En celte, "Daren-Haye" signifiait "la porte de la forêt".
    (Henri Nicolas - La Saône de Vioménil à La Mulatière - Editions La Taillanderie)

    ... intellectuelle non ?

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  3. Arnaud, ne m'en veux pas, je quitte ton blogue pour ne plus y revenir.
    Je ne me sens pas à la hauteur. Je ne peux plus suivre.
    Ca devient trop intellectuel pour moi...!

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  4. Oui, t'as raison Bruno, tu n'as rien à faire ici !!! D'ailleurs, j'avais pour projet d'écrire les prochains articles de ce blog en latin. Ou en araméen, j'hésite encore... ça donnerait peut-être à mon personnage une dimension christique ! On verra bien.
    Merci à Agnès pour ses passages réguliers sur ce blog.

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  5. Oui.... je me demande ce que je viens faire dans un blog d'endurance fondamentale...
    Mais comme 1 "commentaires qui font plaisir" ce n'est pas français, et vu l'absence d'autres commentateurs, je viens écrire le second; ainsi, heureux veinard, tu as au moins "2 commentaires qui font plaisir" !

    Je suppose que l'endurance fondamentale ne s'applique pas uniquement à la course à pied ? ! ?
    J'ai l'impression d'en faire tous les jours moi...

    bon, à part ça, tu sais Arnaud, tu peux me répondre directement ; Bruno et moi sommes deux entités TOTALEMENT différentes ! lol !

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  6. MDR... oui, "1 commentaires qui font plaisir", j'avais remarqué qu'un truc clochait à ce niveau là !!! Merci Agnès d'être l'engrenage qui manquait à cette belle mécanique qu'est le blog.

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  7. Pas de quoi!
    ?? je ne reçois pas le suivi des commentaires; toujours aussi bizarre cette informatique..
    mdrrr autant que ce commentaire est un "essai"!
    bonne journée

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  8. ah yessss ! il faut cliquer sur "s'abonner par email"!!!!pfffff, ça y est ! ça m'gave!! tout ça fb! et le reste! je fais une allergie aux mots de passes, codes secrets et autres trucs à retaper pour valider les commentaires!
    je quitte ce monde de barbares...
    je retourne dans la vraie vie!

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