mardi 21 août 2012

Les caissières du Monoprix

Je fais mes courses une fois par semaine. Souvent le samedi, au Monoprix de la rue Hausmann. Toujours avec mon fils, Hector, 2 ans.

J'aime les caissières du Monoprix. Rien à voir avec les caissières du Prisunic, deux rues plus loin. Rien. Les caissières du Prisu' ont les cheveux huileux, une blouse rembourrée verte aux épaules parsemées de pellicules, de gros doigts noirs et des prénoms de grand-mère (Marthe, Gisèle, Fabienne…). Au Monoprix de la rue Hausmann, les caissières sont jeunes, un gilet vermillon leur donne bonne mine et leur prénom finit presque toujours par "A" (Samantha, Priscilla, Eva, à croire que ce sont des pseudos, un peu comme sur les sites de rencontres (sur lesquels je ne vais jamais !)).

J'aime les caissières du Monoprix. Mon fils (Hector, 2 ans) s'est révélé être une arme de séduction massive, au passage en caisse. Jamais je ne fais les courses sans Hector ! Jamais ! Si, en fait, parfois. Quand le Monoprix est fermé (pour inventaire, mais c'est rare) et que je n'ai d'autre choix que d'aller au Prisu', deux rues plus loin donc. Là, non, je ne prends pas Hector. Jamais !

Aujourd'hui, notre proie s'appelle Rita (pseudo ?), caisse 6. Menue, blond clair naturel et poitrine opulente ouverte sur l'extérieur ! Ni Hector ni moi n'avons souvenir d'avoir déjà vu ça en caisse 6. Ça va chercher dans les 90D… voire E ! Hein Hector !

Je mets mon fils en position d'attaque (debout à l'avant du Caddie). Il babille, rigole, tente d'attraper un paquet de chewing-gum, bave un peu. Rita (c'est écrit sur son badge) lève les yeux, nous sourit… Ça y est, l'écrasante mécanique de séduction est en marche, huilée comme un corps de lutteur grec, détruisant tout sur son passage (Hector, nous voici dans les rails qui mènent inexorablement vers l'épanouissement sexuel).
Rita me parle. Je n'ai rien compris. Mes yeux sont absorbés par le blanc éclatant de sa poitrine, marbré de quelques veines à peine perceptibles. C'est extraordinaire. Hector bave un peu.

" Monsieur, je ferme, vous pouvez passer en caisse 8 ? "
Je jette un œil derrière moi, furtif. Personne. C'est à moi que la laitière du numéro 6 s'adresse. Je souris (mais en fait, non). Je pousse mon Caddie en caisse 8. Je suis les instructions. La peur, évidemment. C'est la peur qui l'a poussée à m'orienter en caisse 8. Le sentiment de ne pouvoir lutter, contre moi, contre Hector, contre ce "nous" ravageur de cœurs et de 90D (ou E).

Je dispose mes quelques courses sur le tapis roulant (qui pour l'instant ne roule pas, sinon, comment ferais-je pour ne pas me mélanger les crayons !). Un tube de dentifrice, des tomates grappes, des petits pots (pour Hector), une boite de préservatifs Sensitive Ultra (pour moi !) et une baguette un peu molle.

Victorine écrase son lourd derrière en caisse 8. Victorine. Ils sont allés la chercher au Prisu', celle-là ? Elle ne respire pas, elle halète. Je fais descendre mon fils (Hector, deux ans) du Caddie, j'abandonne discrètement la boite de préservatifs sous la caisse, m'empresse de ranger mes affaires et file aussi vite que possible. Au passage, je jette un dernier coup d'œil à Rita, qui prends soin de m'ignorer totalement. Comme si je n'existais pas. C'est une joueuse, Rita. J'aime ça !

À la semaine prochaine, 90E (ou F ? Ça existe, F ?)
Avance, Hector !

1 commentaire:

  1. z'aime pas trop qu'on expose mes seins en photos sur l'internenette !
    signé : A

    RépondreSupprimer